Conséquence de la Révolution de Jasmin en 2010, Tunisair n’a pas cessé de produire des bilans au rouge ayant récemment atteint 160 millions de dinars. Mieux, elle connait depuis plusieurs mois des retards de vols et l’arrêt de six avions parmi les 30 que compte sa flotte, et ceci, à cause du manque de pièces de rechange rapport Reuters ce 24 Août.
Pour Elyès Mnakbi, PDG de la compagnie, ces difficultés sont liées à la grande crise financière qui handicape Tunisair, en raison du fardeau financier de 130 % des recettes que représente la masse salariale.
En effet, un an après la Révolution, le gouvernement tunisien avait exigé de la compagnie un recrutement de 1200 employés pour pallier le chômage de la jeunesse à l’époque. Elle atteignait ainsi un effectif de 7 800 salariés, soit le triple de la norme mondiale du transport aérien qui n’exige que 80 agents par avion exploité. Cette situation s’ajoute à la dépréciation chronique de la monnaie tunisienne par rapport à l’euro, qui vaut désormais 3,20 dinars au lieu de 1,9 dinar en 2010. La compagnie tunisienne ne trouve d’autre alternative que de remercier 1 200 de ses salariés en vue d’alléger ses charges financières pour affronter l’actuelle crise économique en meilleure posture.
Lire aussi : Transport aérien : Ethiopian Airlines injecte $ 30 Millions pour la relance de Zambian Airways
Elle attend l’acceptation du gouvernement tunisien qui n’a pas encore trouvé un terrain d’entente avec le groupement des syndicats, Il urge pourtant que l’approbation soit obtenue afin que les dirigeants de la compagnie soient en mesure d’investir 363 millions de dollars pour sa restructuration. Ceci fait, il pourrait acquérir les six nouveaux avions prévus pour mars 2019, et faire plus aisément face à la concurrence étrangère qui menace le transport aérien tunisien à travers l’entrée en vigueur de l’accord d’Open Sky.