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Transport routier : le Bénin coupé du Niger, quel Impact économique?


Affaissé dans la journée du mercredi dernier, le pont qui relie le Bénin au Niger a fini par définitivement s’effondrer dans la matinée de ce vendredi au grand dam des transporteurs et des conducteurs de camion. Une situation assez déplorable qui met mal à l’aise les usagers fidèles de cette infrastructure qui doivent maintenant faire face à d’énormes pertes et imprévus.

Vieux d’environs 50 ans selon les témoignages, le pont de la Sota qui a facilité le trafic Bénin-Niger pendant plusieurs décennies a fini par céder après son effondrement partiel le mercredi dernier, suite aux dernières pluies. Même si les autorités béninoises ont commencé à prendre les dispositions nécessaires pour réduire un temps soit peu les conséquences de cet effondrement soudain, la furie des eaux a eu raison des prévisions de réparation.

Parmi les solutions envisagées avant la réhabilitation du pont en 45 jours par l’entreprise Sogea-Satom, deux voies de contournement ont été identifiées par les autorités à savoir : une voie de contournement par le Nigéria, Bodjécali-Illoua-Lolo-Illo-Bagoudo-Kaodji-Koko-Kamba(Nigéria) et Gaya (Niger) et une seconde voie de contournement par le Burkina-Faso et Niamey-Dosso-Gaya. Par ailleurs, des mesures dans le sens du renforcement du trafic naval sur le site sont prévues à savoir la mise en place de barques motorisées et la sécurisation du pont affaissé. Une mission d’exploration de ces voies de contournement serait prévue par les différentes parties prenantes pour noter les forces et faiblesses de cette décision.

" Des pertes financières dans le rang des opérateurs économiques : Les frais de stationnement et de route, les avaries... "

Dans les rangs des usagers de ce corridor, d'énormes pertes financières s’annoncent déjà. D'une part, le coût du voyage devient plus élevé. Et cela est dû à une distance plus longue à parcourir par les camionneurs, et d’autre part, à des formalités en douane supplémentaires pour passer les frontières du Burkina et du Nigéria.

Selon Mr Ibrahim M., opérateur économique Nigérien, la solution de contournement via le Nigéria semble la plus adéquate, hormis le potentiel risque d’insécurité. Pour ce dernier, la situation est très embarrassante pour sa corporation car les transporteurs réclament des frais de stationnement estimés à 45.000 CFA par jour. L’autre conséquence est que le chauffeur et son apprenti coûtent 10.000 F CFA par jour au transporteur (propriétaire du camion). Par ailleurs, la période des pluies augmente le chagrin des transporteurs avec le risque de mouillage des marchandises, et donc des avaries.

De leur côté, les importateurs Nigériens enregistreront également des pertes ne pouvant répondre à la demande des consommateurs, leurs marchandises ayant subi des retards de livrason.

" Un manque à gagner pour l'Etat Béninois... "

Quant à l’Etat béninois il ne sera pas exempt des répercussions. Et pour cause la forte probabilité que l’on assiste à un déversement sur le territoire national de produits destinés au transit et n’ayant pas fait objet de formalités douanières de mise en consommation,ce qui pourrait constituer un manque à gagner à l'état. Par ailleurs, les importateurs Nigériens se rabattront sur le Togo pour dans le cadre de leurs opérations commerciales afin d'éviter les tracasseries actuellement observées au Bénin. Ces longs délais de passage de marchandises en transit auront également un impact négatif sur les statistiques relatives performance logistiques du corridor Bénin-Niger.

Pour un corridor aussi stratégique pour les activités économiques, n'y avait-il pas un moyen pour les services techniques des infrastructures d'anticiper ce sinistre depuis fort longtemps?

La rédaction / Comfort Sant’Anna

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