L’African Airlines Association (AFRAA) tient depuis le lundi 26 novembre 2018 sa 50ème assemblée générale annuelle. Au cours de cette rencontre, les gouvernements africains ont été invités à réduire les taxes et à sécuriser l’espace aérien africain pour accueillir les investisseurs étrangers. L’assemblée se déroule à Rabat, autour du thème : « Renforcer l’aviation africaine dans un environnement libéralisé ».
En Afrique, le coût du carburéacteur est 35 fois plus élevé que dans le reste du monde. Ceci a pour conséquence une faible rentabilisation du secteur pour les acteurs. En effet, pendant que les compagnies aériennes mondiales réalisent en moyenne un bénéfice de 7,80 dollars par passager, les compagnies aériennes africaines perdent environ 1,25 dollar par passager. D’après Alexandre de Juniac, le directeur général de l'IATA, la raison d’un tel décalage réside dans la cherté des taxes aériennes en Afrique.
« Les taxes et les frais sont parmi les plus élevés au monde. Les gouvernements africains considèrent l'aviation comme un luxe plutôt qu'une nécessité », une situation qu’il a également déploré au cours de l’assemblée. Pour lui, l'Afrique est devenue un continent coûteux pour les entreprises de transport aérien. Une situation qu’il souhaiterait voir changer.
Le secrétaire général de l'AFRAA, Abderahmane Berthe, quant à lui, pense que le coût élevé des opérations aériennes en Afrique menaçait déjà la viabilité de nombreux transporteurs africains. Aussi, a-t-il déclaré que « Les accords bilatéraux restrictifs sur les services aériens empêchent l'accès au marché et, par conséquent, les investissements étrangers ne sont pas attendus ».
L'AFRAA estime que le trafic passagers a doublé au cours des quinze prochaines années. Alors que 16% de la population mondiale réside en Afrique, le continent génère moins de 3% du trafic passager mondial.