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Osée DOSSOU-HOUEGBE

Sécurité routière: Pourquoi les Etats africains doivent-ils mettre un accent sur les infrastructures


Image Illustrative/ Abidjan, Côte d'ivoire. Copyright: fluxafrica.com

Dans la plupart des pays africains, les structures en charge de la sécurité routière, dans leur plan d’action focalisent beaucoup plus leur attention sur l’homme puisqu’il est à plus de 50% responsable des accidents de la route. Pour beaucoup, réussir à opérer un changement de comportement chez l’usager de la route peut contribuer à faire baisser la courbe des accidents de la voie publique. Mais ces organisations ignorent très souvent le rôle de l’infrastructure dans la survenue d’un accident.

La conception et la construction des infrastructures dans les pays africains posent par endroit des problèmes de sécurité routière. En effet, certaines infrastructures routières réalisées en Afrique ne sont pas adaptées aux réalités des pays. Ces routes construites ne tiennent pas compte par exemple des deux-roues qui sont considérées comme des sujets sensibles. Elles sont réalisées souvent selon des normes étrangères imposées par les bailleurs de fonds ou les Etats donateurs. Les pouvoirs politiques en quête de popularité acceptent toutes les conditions sans pour autant prendre en compte les aspirations des peuples.

Et pourtant dans l’un de ses rapports de situation sur la sécurité routière, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a recommandé que « lorsqu’ils prennent des décisions qui ont une incidence sur la sécurité routière, les pouvoirs publics doivent tenir compte des besoins de tous les usagers de la route. Ils doivent mettre l’accent sur les besoins des usagers vulnérables, qui, dans de nombreux pays, ne sont toujours pas pris en considération, notamment pour les décisions concernant l’infrastructure routière, le plan d’occupation des sols et les services de transport. » Ce même rapport insiste également sur le fait que « les autorités doivent promulguer des lois qui protègent les usagers de la route, par exemple qui imposent des limitations de vitesse en fonction du type de route et de son utilisation, qui fixent un seuil d’alcoolémie afin de lutter contre la conduite en état d’ébriété et qui prévoient des mesures de protection appropriées pour les occupants des véhicules. La législation existante doit être examinée et amendée pour être conforme aux bonnes pratiques, fondées sur des données solides démontrant leur efficacité ».

Les particularités de la chaussée (profil, largeur, revêtement) et les obstacles qui la bordent déterminent un risque « local » qui varie constamment au cours d’un trajet. Une route peut être plus dangereuse qu’une autre et ses caractéristiques déterminent un risque au kilomètre parcouru.

Des points importants pour assurer une sécurité par l’infrastructure

" ..Il faut préférer les mesures de sécurité qui s’imposent à l’usager à celles qui reposent sur son seul comportement .."

Les usagers adaptant leur vitesse à un type de voie et non au seul segment visible de la route qu’ils utilisent, il faut donc donner une homogénéité à une voie tout au long de son parcours. Pour faciliter la reconnaissance des types de voies utilisés, ces derniers doivent être en nombre réduit et facilement identifiables (lisibilité). Il faut préférer les mesures de sécurité qui s’imposent à l’usager à celles qui reposent sur son seul comportement. Un ralentisseur, une chicane ou un rond-point sont plus efficaces qu’un panneau de limitation de vitesse pour adapter la vitesse aux nécessités du lieu (priorité de la sécurité structurelle sur la sécurité comportementale). De plus, tous les aménagements de l’infrastructure contribuant à la sécurité devraient être normalisés. Les règles de bon usage de ces aménagements devraient s’imposer aux maîtres d’œuvre et aux maîtres d’ouvrage et leur conformité devrait être vérifiée par un organisme indépendant de ceux qui conçoivent, qui réalisent et qui gèrent.

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Osée Lauréat DOSSOU-HOUEGBE est journaliste spécialisé sur les questions de sécurité routière. Depuis 6 ans à travers différentes contrées de son pays le Bénin, il participe à travers le ministère des transports et le Centre Nationale de Sécurité Routière à diverses activités de sensibilisation et travaux visant à réduire les risques sur les routes en général et béninoises en particulier. Infatigable, il tient également un blog sur lequel périodiquement il publie ses réflexions​

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