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Sécurité et Sûreté des installations portuaires à l'épreuve des matières dangereuses:Cas de Beyrouth

[Par Sophie De Sylvie DJOUFA TIEMAGNI - Article 2/3] Retrouvez le premier article en cliquant ici et le 2ème article en cliquant ici:



Les pistes de solution

Au regard de tous les accidents et toutes les conséquences désastreuses impliquant le nitrate d’ammonium, des voies s’élèvent de lus en plus me demande bien s’il ne serait pas judicieux d’interdire sa production. De nombreux Etats tels l’Afghanistan, la Chine, la Colombie, les Philippines et la Turquie ont d’ailleurs suivant une étude du Cabinet IHS banni sa vente comme engrais. Mais les industriels comme le norvégien Yara, les russes Eurochem et Uralchem, l’américain CF Industries, le chilien Enaex et bien d’autres ténors de ce secteur soutiennent que le risque est minime quand les consignes de sécurité sont respectées.


Les substances et matières dangereuses font partie de notre vie. En effet, elles contribuent à améliorer notre quotidien, elles favorisent le développement, la mondialisation. Bref, les matières dangereuses sont utilisées dans divers secteurs de l’économie : agricole, mécanique, commercial, industriel où elles constituent des matières premières pour la fabrication des biens. Il serait donc impossible de se passer des matières dangereuses à moins d’arrêter le cours du développement. C’est également la position de la Professeur de chimie OXLEY Jimmie lorsqu’elle souligne que le nitrate d’ammonium est devenu indispensable à l’agriculture et à la construction. Pour elle, « nous n’aurions pas ce monde moderne sans explosifs, et nous ne pourrions pas nourrir la population actuelle sans les engrais au nitrate d’ammonium. Nous en avons besoin, mais il faut vraiment faire attention à ce qu’on fait avec ».


Comme nous l'avions mentionné plus tôt, la catastrophe de Beyrouth pourrait survenir dans n’importe quel port au monde. Vivement que cela ne se reproduise plus jamais. Mais pour ce faire je suggère quelques pistes de solutions.

  • L’erreur humaine, l’incompétence, le défaut de professionnalisme ont toujours été depuis très longtemps l’une des causes majeures des accidents. La question du transport et de la gestion des marchandises dangereuses doit être l’apanage des experts de ce domaine. Aussi la formation initiale et continue des acteurs et professionnels du secteur maritime doivent être de rigueur. A ce titre, l’Expert, consultant maritime Eric SLOMINSKI propose qu’un Centre d’information et de formation national sur le TMD/IMDG soit ouvert à tous les acteurs du transport maritime, les compagnies maritimes, les entreprises multimodales, les transitaires.


  • Je propose qu’un Comité consultatif sur la sûreté portuaire soit créé pour chaque port (surtout pour les ports qui n’en disposent pas) avec des missions bien précises. Que ce Comité soit effectivement actif et non un simple figurant. Ce comité devra par exemple fournir des conseils sur la mise en œuvre du plan de sûreté portuaire, aider à exécuter l’évaluation de la sûreté portuaire, coordonner, communiquer et faciliter la mise en œuvre des mesures de sûreté applicables prévues dans le plan de sûreté portuaire ; formuler des observations sur la mise en œuvre, les exercices, les essais, la formation en matière de sûreté et les révisions périodiques du plan de sûreté portuaire.


  • Le chargement, le stockage, la manutention, le transport des matières et marchandises dangereuses doivent être conformes aux règles de l’art et soumis aux exigences nationales et internationales (IMDG, ISMBC, SOLAS, CSC, MARPOL, ADR).


  • La gestion de la sécurité des matières dangereuses doit être rigoureusement renforcée dans les ports de même que le contrôle des navires qui y accostent.


  • A défaut d’interdire les navires qui battent pavillon de complaisance (puisque tous ne sont pas forcément des navires dits « poubelles »), il y a lieu pour l’Etat du port de renforcer leur contrôle.


  • Il est également important que des communications sur la gestion des marchandises dangereuses soient suffisamment faites aux populations afin d’attirer leur attention surtout celle des populations plus proches du port (certains ports sont situés à proximité de la ville) sur les plans d’action mis en place en cas de risque.



Maître Sophie De Sylvie DJOUFA TIEMAGNI

Avocate/spécialisée en Droit et Sécurité des Activités Maritimes Diplômée du Centre de Droit Maritime et Océanique de l’Université de Nantes en France, Avocate au Barreau du Cameroun, elle cumule actuellement plus de 15 années d’expériences en Cabinet d’Avocats. Elle s'investit activement depuis quelques années dans la vulgarisation du droit maritime, son leitmotiv.

Encadrement éditorial: Gabriel SOUNOUVOU



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